Emblématiques de la vallée de la Gordolasque avec les bouquetins, le chamois de la Gordolasque (Rupicapra rupicapra) sont omni présents.
Selon les sources du Parc national du Mercantour :
Identification
Pesant de 25 à 50 kg pour une hauteur d’environ 80 cm, le chamois se différencie de son cousin pyrénéen l’isard par une taille plus grande et un pelage plus sombre. Il est le symbole de l’animal montagnard, capable de courses et de dénivelés impressionnants.
Régime alimentaire
Herbivore, il se nourrit de plantes herbacées, essentiellement des graminées, de jeunes pousses et, l’hiver, de bourgeons, d’aiguilles de conifères, de feuilles sèches et de lichens. Les chamois s’abreuvent rarement. L’origine presque exclusive de l’eau ingérée semble donc être celle contenue dans les aliments ou présente à leur surface sous forme de rosée. Comme tous les ruminants, ils sont friands de sel qu’ils trouvent sous la forme de suintements à la surface de certaines roches. A l’occasion, ils profitent de celui disposé par les bergers pour leurs troupeaux.
Habitat
Le chamois vit surtout au-dessus de la limite des arbres, en zone d’éboulis et de pelouses, mais peut, le cas échéant, vivre toute l’année en forêt. En hiver, il descend en forêt ou sur les pentes où il y a moins de neige. Contrairement à ce que l’on croit souvent, ce n’est pas un animal exclusivement montagnard, il est même plutôt indifférent à l’altitude, pour exemple, les observations recensées en région PACA vont de 3 260 à 40 mètres !
Comportement
Il vit plutôt en groupes (hardes). La cellule sociale de base est constituée de la mère et de son cabri. Les mâles adultes sont solitaires. Ils arpentent la montagne au gré des saisons. En été, ils se rendent sur les hautes altitudes et l’hiver, sur les estives et les forêts à la recherche de nourriture ou comme zone de refuge lors de tempêtes. Lorsque le manteau neigeux est très important, le chamois peut préférer les versants abrupts et ventés sur lesquels la neige tient moins facilement, permettant l’accès à la nourriture.
Cycle de vie
Vers la mi-octobre, les chamois commencent à se regrouper à découvert. Les mâles qui, jusque-là, se tenaient à l’écart des femelles et des jeunes, les rejoignent en ordre plus ou moins dispersé. C’est le début du rut, qui va durer tout le mois de novembre et la plus grande partie de décembre. La gestation dure 23 semaines. La femelle donne naissance à un petit, exceptionnellement deux, entre la mi-mai et la mi-juin. La mortalité n’affecte pas de la même façon toutes les classes d’âge et de sexe. Les taux de survie sont de l’ordre de 50 à 70 % entre 0 et 1 an, puis sont très élevés (jusqu’à 90 %, voire plus) chez les femelles adultes, un peu moins chez les mâles. La rigueur des conditions climatiques hivernales, notamment la durée de l’enneigement, conditionne très largement l’importance de la mortalité, tout comme la prédation par l’aigle, qui s’attaque surtout aux jeunes plus vulnérables, et par le loup. Certaines années, tous les jeunes cabris peuvent ainsi disparaître, ces années noires sont compensées par les bons résultats des années peu enneigées.
De 2007 à 2009, le Mercantour a connu une importante épidémie de kératoconjonctivite qui a entrainé des pertes de 20-30 % dans certaines populations.
Préservation
Le chamois est en bon état de conservation dans les Alpes françaises et dans le Mercantour en particulier, où la densité est l’une des plus élevée d’Europe. La principale menace pour l’espèce serait l’inadéquation des plans de chasse avec la dynamique réelle des populations qui peut localement diminuer les populations et ralentir la recolonisation de l’espèce dans certains milieux qui lui sont favorables. Ainsi, chaque année, les comptages faits par différentes institutions, dont le Parc national du Mercantour, permettent de définir un nombre d’animaux que les chasseurs peuvent prélever sans mettre en danger les populations. En 2021, on dénombre 10 000 chamois environ dans le Parc (500 en 1979).